Préambule
L’acronyme NIMBY tiré de l’anglais se traduit par « Not In My Backyard » « pas dans mon arrière-cour » ou « pas dans mon jardin » ou « surtout pas chez moi ». Le syndrome NIMBY désigne l’attitude fréquente qui consiste à approuver un projet pourvu qu’il se fasse ailleurs, ou à refuser tout projet à proximité de son lieu de résidence.
Extrait
« Ce soir-là à marée basse je mettais le ciel en veilleuse et m’allongeais au sol comme un sycomore incorruptible.
La lune tournait si vite qu’elle aspira mes premiers rêves, impossible de m’en souvenir. Le ciel clair perça l’atmosphère jusqu’aux supernovas de miasmes, rouge, bleu, violet, bistre. À la manière d’aurores boréales, les gaz épais, fuselant, serpentant, versaient des cerceaux comme sédatifs.
Je planais dans les restes. La déchetosphère était notre nouvel univers. Elle crépitait de métamorphoses ioniques et électroniques. Les vents solaires permettaient l’abrasion des effluents entre eux précipitant parfois un plasma énergétique puissant, parfois aucune réaction ne s’observait. Les satellites bien que supra-résistants se désintégraient en images morbides devenues virales. Aussi toxiques fussent-elles au ras des sols, les fumées s’élevaient par homothétie.
Avec l’aspiraimant polymorphe colloïdal, on pouvait croire qu’il n’y avait plus d’infini, plus de perspective, que tout était bouché comme un ciel qui resterait toujours voilé. L’impulsion magnétique terrestre pulsait un courant nous enfonçant graduellement vers le centre de la Terre, et au-delà de l’orbite, il semblait inconcevable de s’aventurer. Tout à coup cet univers majestueux, mouvant, si calme, s’était déplacé, comme si à force de l’observer on l’avait fait dévier, douceur des petites billes qui tournent en orbite, ogen. »
12×17 cm, 82 pages
ISBN : 9782493459091
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